Quelle est la meilleure peinture pour des volets en bois extérieurs ?

par | Août 14, 2025 | Entretien

Les volets en bois subissent les UV, la pluie, le gel, le vent et parfois les embruns. Pour les protéger durablement tout en soignant l’esthétique de la façade, il faut une peinture adaptée au support et au climat. Aujourd’hui je vous explique comment choisir la bonne formulation (acrylique, glycéro, alkyde, vinylique), quoi privilégier selon l’état des volets (neufs ou anciens), et comment préparer et appliquer la peinture pour obtenir un résultat net et durable.

Les différents types de peintures disponibles pour le bois extérieur

Peinture acrylique (à l’eau)

La peinture acrylique est la plus polyvalente pour les volets extérieurs. Elle se dilue et se nettoie à l’eau, dégage peu d’odeur et sèche rapidement. Elle est souvent microporeuse, ce qui laisse migrer la vapeur d’eau et limite les risques de cloquage. Les gammes récentes intègrent des additifs anti‑UV et une résine plus souple qui suit les mouvements du bois.

  • Avantages : application accessible, séchage rapide, faible odeur, entretien plus simple, compatibilité large avec les sous‑couches modernes.
  • Inconvénients : film un peu moins dur qu’une glycéro face aux chocs ou aux rayures, exigence d’un support bien préparé.
  • Exemples de gammes : V33 Climat Extrême, Tollens Extérieur Bois, Zolpan Extérieur Hydro, Dulux Valentine Extérieur Bois.

Prix indicatif : 25 à 45 € le litre selon la marque et la finition.

Rendement : 9 à 12 m²/litre/couche sur bois préparé.

Peinture glycéro (solvantée)

La glycéro forme un film dur, très couvrant et résistant aux intempéries. Elle reste une référence en conditions sévères ou sur supports anciens bien préparés. En contrepartie, elle émet davantage de COV, sent plus fort et sèche plus lentement. Le nettoyage des outils se fait au white‑spirit.

  • Avantages : excellente tenue mécanique, très bonne résistance à l’eau et aux UV, haut pouvoir garnissant.
  • Inconvénients : odeur marquée, temps de séchage plus long, impact environnemental supérieur, moins souple sur bois très travaillant.
  • Exemples de gammes : Seigneurie Gauthier Extérieur Solvanté, Ripolin Protection Extrême Bois, Sikkens Rubbol XD (extérieur).
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Prix indicatif : 30 à 55 € le litre.

Rendement : 10 à 13 m²/litre/couche.

Peinture alkyde (hybride)

Les alkydes à l’eau combinent la facilité d’application d’une acrylique et la dureté d’une glycéro. Le film est plus résistant qu’une acrylique standard tout en conservant un séchage rapide et un nettoyage à l’eau. C’est un excellent compromis pour un usage résidentiel exigeant.

  • Avantages : bonne dureté de film, belle tension, entretien facilité, très bon rapport performance/confort d’application.
  • Inconvénients : tarif souvent supérieur à une acrylique classique, sensibilité aux conditions d’application (épaisseurs trop fortes à éviter).
  • Exemples de gammes : Sikkens Rubbol BL Satura, Trimetal Permaline Hydrid, Dulux Valentine Alkyde Bois Extérieur.

Prix indicatif : 35 à 60 € le litre. Rendement : 9 à 12 m²/litre/couche.

Peinture vinylique

La vinylique est davantage destinée à l’intérieur. En extérieur, son comportement face aux UV et aux intempéries est moins convaincant. Elle peut convenir pour des volets très abrités, mais on lui préfère une acrylique ou une alkyde en façade exposée.

  • Avantages : application facile, bonne opacité.
  • Inconvénients : résistance limitée en extérieur exposé, durabilité réduite.

Prix indicatif : 20 à 35 € le litre.

Rendement : 8 à 11 m²/litre/couche.

Et les lasures ou saturateurs ?

La lasure et le saturateur ne sont pas des peintures couvrantes. Ils laissent apparaître le veinage et conviennent si vous souhaitez un aspect bois naturel. En zones très exposées, ils exigent un entretien plus fréquent (éclaircissement et couche d’entretien tous les 2 à 4 ans). Pour une couvrance totale et un changement de teinte maîtrisé, restez sur une peinture.

Quelle peinture choisir si mes volets sont anciens ou neufs ?

Pour des volets neufs

Un bois neuf doit être protégé rapidement contre l’humidité et les UV. Optez pour une peinture acrylique ou alkyde microporeuse assortie d’une sous‑couche bois extérieur. Sur résineux (pin, sapin, épicéa), un primaire d’accrochage évite le relevé de fibres. Sur bois riches en tanins (chêne, châtaignier), privilégiez une sous‑couche « anti‑tanins » pour éviter les jaunissements.

Choisissez la finition en fonction de l’esthétique et de la maintenance : satiné (facile à nettoyer, masque les défauts), mat (très actuel mais plus fragile aux frottements), brillant (tendu et protecteur, mais marque plus les défauts). Deux couches fines bien tirées donneront un film homogène et durable.

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Pour des volets anciens

Commencez par diagnostiquer l’état : peinture écaillée, zones grisées, bois fibreux, attaques de champignons ou d’insectes, présence éventuelle de plomb sur des très anciennes couches (dans le doute, travaillez en extérieur, masque P3, aspiration adaptée). Si l’ancienne peinture adhère bien, un ponçage pour matifier et une impression d’accrochage peuvent suffire. Si elle cloque ou s’écaille, décapez chimiquement ou mécaniquement puis reponcez jusqu’au bois sain.

Traitez les parties vermoulues, rebouchez les fentes, durcissez les fibres si besoin avec un durcisseur bois. Appliquez ensuite une sous‑couche adaptée puis deux couches de finition. Pour les environnements durs (bord de mer, exposition plein sud, montagne), une alkyde ou une glycéro haut de gamme est souvent plus tolérante et durable, à condition de respecter les temps de séchage.

Les critères à prendre en compte (protection, résistance aux UV, microporosité, rendu, couleurs, etc.) ?

  • Protection à l’eau et à l’humidité : essentielle en climat pluvieux ou façade non protégée.
  • Résistance aux UV : limite la perte de couleur et le farinage, critique sur expositions sud et ouest.
  • Microporosité : laisse respirer le bois et réduit le risque de cloques.
  • Dureté et élasticité du film : un bon équilibre évite les fissurations sur bois travaillant.
  • Compatibilité avec l’ancienne finition : vérifiez si vous repeignez à l’eau sur une ancienne glycéro (nécessite préparation rigoureuse et primaire adapté).
  • Rendu : mat, satiné ou brillant selon le style de la façade et l’entretien souhaité.
  • Couleurs et contraintes locales : zones ABF, copropriétés ou PLU peuvent imposer des teintes.
  • Impact environnemental et confort : privilégiez à l’eau pour réduire les odeurs et simplifier le nettoyage.
  • Budget : comptez 2 à 3 litres pour une paire de volets standards en deux couches, selon le profil et l’état.

Recommandations de marques :Choisissez des références explicitement « façades/boiseries extérieures » et lisez les fiches techniques pour connaître conditions d’application, temps de recouvrement et rendement.

Nos conseils pour bien appliquer la peinture sur des volets en bois

  1. Démontez les volets pour travailler à plat sur tréteaux. Retirez quincailleries, crémones et arrache‑clous. Repérez les charnières pour un remontage aisé.
  2. Nettoyez et dégraissez à l’eau savonneuse, rincez, laissez sécher. Éliminez moisissures et dépôts verts avec un nettoyant fongicide si nécessaire.
  3. Décapez/poncez les anciennes couches qui s’écaillent. Poncez l’ensemble au grain 80/120 puis 150 pour lisser. Dépoussiérez soigneusement (aspiration + chiffon microfibre).
  4. Traitez le bois si besoin : insecticide/fongicide sur bois mis à nu, durcisseur sur zones fibreuses, mastic bois pour les trous et fentes. Laissez sécher et poncez les surépaisseurs.
  5. Appliquez une sous‑couche adaptée au bois extérieur. Sur bois tanniques, utilisez un primaire anti‑tanins. Sur anciennes glycéro, préférez une impression d’accrochage avant une finition à l’eau.
  6. Peignez en couches fines : deux couches croisées au pinceau/rouleau laqueur. Soignez les chants et les coupes d’extrémité, zones sensibles aux infiltrations.
  7. Respectez les temps : température idéale 10 à 25 °C, hors pluie et vent fort. Respectez les délais de recouvrement et le séchage à cœur indiqué par le fabricant.
  8. Réinstallez et entretenez : une fois sec, remontez la quincaillerie. Nettoyez les volets une à deux fois par an (eau claire, éponge douce) et repérez les zones à reprendre avant que le film ne se dégrade.
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Combien de temps dure une peinture adaptée sur des volets extérieurs ?

Appliquée dans les règles, une peinture de qualité tient en moyenne 6 à 10 ans en climat tempéré. Les finitions haut de gamme en alkyde ou glycéro peuvent dépasser 10 à 12 ans sur façades abritées. En bord de mer (embruns, vent) ou en montagne (UV renforcés, cycles gel/dégel), anticipez une maintenance plus rapprochée : contrôle annuel, retouches localisées et couche d’entretien tous les 4 à 6 ans. La couleur influe aussi : les teintes foncées chauffent davantage et fatiguent plus vite le film.

Faut-il appliquer une sous-couche ou un traitement avant la peinture ?

Oui, c’est fortement recommandé. La sous‑couche uniformise l’absorption, favorise l’adhérence et renforce la barrière à l’eau. Sur bois neufs, un primaire bloqueur évite le relevé de fibres. Sur bois tanniques (chêne, châtaignier, certains exotiques), un primaire anti‑tanins limite les remontées jaunes/marron. Sur anciennes finitions solvantées que l’on souhaite recouvrir à l’eau, une impression d’accrochage sécurise l’adhérence. Enfin, un traitement fongicide/insecticide préventif prolonge la durabilité, surtout après décapage à nu.

Combien coûte la peinture et la main-d’œuvre ?

Pour une paire de volets battants standard, comptez généralement 2 à 3 litres de produit pour deux couches, selon le profil des lames et l’état du support. À 25 à 60 € le litre selon la technologie et la marque, la matière première revient entre 50 et 180 €. En ajoutant sous‑couche, consommables (abrasifs, ruban, bâches) et éventuels traitements, prévoyez un budget total matériaux de 80 à 250 € pour un jeu de volets. En cas d’intervention d’un artisan, la main‑d’œuvre varie selon l’état initial, le décapage nécessaire et les contraintes de pose/dépose. Les prix sont à peu près identiques pour peindre vos fenêtres.

Conseils par environnement

  • Bord de mer : choisissez des gammes « climat marin » ou « conditions extrêmes », film plus dur et additifs anti‑UV renforcés. Soignez les chants et les abouts.
  • Montagne : privilégiez une finition élastique supportant les amplitudes thermiques et l’ensoleillement fort. Évitez de peindre juste avant des périodes de gel.
  • Façades très ensoleillées : préférez des teintes moyennes à claires pour limiter l’échauffement et la dilatation du bois.
  • Zones très humides : microporosité indispensable, ventilation naturelle des boiseries et vérification des points d’eau (gouttes, appuis, joints).

Aurélien Grosbois

Grand passionné de menuiserie et artisan depuis plusieurs années, je partage ce que je sais sur ce blog. Découvrez tous mes conseils de bricolage mais aussi mes retours sur des travaux plus lourds autour de votre charpente ou de votre parquet.

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